Des enjeux industriels, technologiques et numériques en matière de transition énergétique

    La territorialisation des politiques énergie-climat a connu une mutation fondamentale ces dernières années sous l’impulsion des lois MAPTAM, LTCEV, NOTRe, LOM avec comme objectif d’atteindre la neutralité carbone – c’est-à-dire l’équilibre à atteindre entre les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine et leur retrait de l’atmosphère par l’Homme – voire celui du zéro émission.

    Cet objectif passe par une articulation efficiente entre les services publics de l’énergie, de l’urbanisme, de l’aménagement du territoire et de la mobilité durable. En maîtrisant l’étalement urbain, en recourant davantage aux énergies renouvelables et en faisant évoluer les technologies de motorisation avec notamment le verdissement des flottes, il est possible de mettre en place des politiques de transition rapide permettant une réduction de notre empreinte écologique.

    Les autorités organisatrices de la mobilité jouent pleinement leur rôle en soutenant l’innovation et l’expérimentation dans tous ces domaines. Le développement d’énergies renouvelables et décarbonées à grande échelle permet la production d’électricité verte, de bio gaz ou d’hydrogène qui laisse entrevoir, à terme, un rendement du puits à la roue optimal pour le matériel roulant. Différents plans d’accompagnement et d’outils de financement de la décarbonation du matériel roulant avec des énergies alternatives au diesel ont été initiés : écosystèmes territoriaux hydrogène de l’ADEME, Plan de relance du gouvernement, Oblibus de la Banque des Territoires.
    Nous assistons également à l’émergence de territoires d’excellence hydrogène grâce au « Plan national hydrogène 2019 » de l’État combiné aux initiatives de l’Union européenne, à l’instar du programme « H2020 » sans oublier la structuration de la filière autour de l’Association Française pour l’hydrogène et les piles à combustibles, dont un rapport intitulé « L’hydrogène en France en 2020 » vient d’être publié1. Cette organisation n’est pas sans rappeler celle qui prévaut dans la filière du GNV autour de l’Association Française du gaz naturel véhicule.

    L’innovation portée par le développement de nouveaux usages et de nouveaux modes engendre la concrétisation de solutions alternatives à l’usage d’énergies polluantes. En participant aux travaux d’Anne-Marie Idrac – Haute représentante pour le développement des véhicules autonomes – le GART suit les expérimentations en la matière au sein des réseaux français.
    Par ailleurs, le développement du téléphérique en ville – après celui de Brest – se démocratise avec la mise en service de lignes sur le réseau de Toulouse et de Saint-Denis de la Réunion fin 2021, et ceux en gestation en Île de France, à Ajaccio, à Grenoble et à Lyon.

    Enfin, le GART s’implique dans le numérique et la digitalisation. Les autorités organisatrices de la mobilité ont mis à disposition de leurs usagers des outils – dont celui du MaaS pour Mobility as a Service – qui permettent d’avoir dans sa poche simultanément la carte du réseau de transport, le calculateur et la billettique. L’interconnexion au sein de tout projet MaaS des acteurs publics ou privés de l’autopartage, du covoiturage, du free floating, du stationnement et de la mobilité va permettre à l’usager de devenir un acteur à part entière de la transition écologique dans sa mobilité du quotidien.

    Mais cette transition prend du temps, et ce alors même que la pression du dérèglement climatique se fait de plus en plus prégnante. Et c’est pour répondre à cette urgence que le GART accompagne autorités organisatrices de la mobilité et industriels dans la mise au point de nouvelles technologies : système APS2 des tramways, métros automatiques, développement des bus électriques et à hydrogène…). Au-delà des enjeux technologiques, il convient aussi d’encourager les innovations qui combinent nouveaux usages et nouveaux modes comme le concept de TaxiRail3, le transport à la demande avec l’utilisation de matériels ferroviaires légers, électriques et autonomes sur les petites lignes ou encore SeaBubbles4, le bateau taxi électrique utilisant le principe des foils empruntés à la compétition des sports de voile.

    1 Le rapport est disponible sur le site de l’AFHYPAC
    2 APS : alimentation par le sol
    3 Taxi rail, un train autonome et intelligent pour sauver les petites lignes
    4 Où en est SeaBubbles, le projet de taxis volants sur l’eau ?

    5 mai 2021 – Crédits : ldprod-Fotolia.com / B. Mazodier