Le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle inaugure la première ligne de bus hydrogène de France

    Ce 21 juin 2019, le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle a concrétisé son engagement sur la voie des nouvelles énergies en matière de mobilités. Avec son président, Laurent DUPORGE, l’autorité organisatrice de transport a inauguré la première ligne de bus à technologie hydrogène de France. Cette dernière servira exclusivement aux besoins des six bus à hydrogène qui assureront, à partir de la fin de l’été, le service de la Bulle 6 entre Auchel et Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais – 62).

    Une station hydrogène pour des bus zéro-émission
    Située dans le nouveau centre de remisage et de maintenance Philippe Miloszyk d’Houdain-Divion, la station produira de l’hydrogène par électrolyse à partir d’électricité renouvelable, garantie d’origine France. Le système de distribution permettra un remplissage rapide des bus. D’une capacité de production de 210 kg par jour, cette station permettra de stocker l’équivalent de trois jours de consommation des bus. Sur ce même site, sans augmenter la surface, ces installations pourront augmenter leur capacité de production de 30% si les futurs besoins de l’autorité organisatrice le nécessitent.

    15 minutes de recharge pour 300 kilomètres d’autonomie
    À l’occasion de cette inauguration, le constructeur d’autobus Safra et l’équipementier en systèmes hydrogène Symbio ont annoncé le lancement du Businova hydrogène qui officiera sur la ligne d’exploitation Auchel / Bruay-la-Buissière. Ce bus électrique hydrogène réussit à concilier deux bénéfices clefs pour les utilisateurs : une conduite zéro-émission et un grand confort d’usage. Tant en termes de capacité, d’accélération et de disponibilité, le véhicule reste aussi performant qu’un bus diesel.

    Un financement optimisé du projet
    Lors du débat d’orientation budgétaire 2016, un coût d’investissement de 460 millions d’euros hors taxes avait été annoncé, dont un peu plus de 50% étaient dédiés aux seuls travaux de voirie. Le travail d’optimisation des dépenses publiques menée par le Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle et ses services a conditionné la bonne trajectoire budgétaire du projet. Le coût complet dans sa partie Investissements s’élève aujourd’hui à 405 millions d’euros hors taxes.

    Pour les élus à l’origine du projet, le projet Bulles est bien plus ambitieux que la seule création de lignes spécifiques aux BHNS – Bus à haut niveau de service – et la mise en service d’une ligne 100 % hydrogène. C’est aussi une réorganisation complète du réseau TADAO – réseau de transport s’étendant sur un territoire de 150 communes – qui a été menée à bien. Un choix engagé afin de répondre à toutes les nouvelles exigences en matière de mobilités sur un territoire d’un peu plus de 1 000 km² où vivent pas moins de 650 000 personnes. Afin de proposer des alternatives au tout automobile, l’enjeu résidait dans la réalisation de plusieurs étapes préalables : l’amélioration de la qualité du service, que ce soit en matière de confort mais aussi de fréquence ; l’accès à l’information en temps réel ; plus de régularité et de ponctualité… Les premiers contours du nouveau réseau de transport TADAO ont été définis en 2015. À cette période, une des réflexions concernait le choix des futures motorisations. Le choix du Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle s’est porté sur les moteurs hybrides (électrique + diesel) qui équipent désormais une partie de la flotte TADAO. En 2019, sur une flotte avoisinant 200 bus, plus de 70 véhicules sont des hybrides.

    Une question à…

    Laurent DUPORGE
    Président du Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle

     » C’est le rôle d’une collectivité publique que de faire des choix et de s’y tenir. « 

    Pourquoi choisir la Bulle 6 comme terrain d’expérimentation « hydrogène » ?
    Les élus et les techniciens ont planché sur tous les scénarios, étudié toutes les caractéristiques. Ils se sont inspirés des projets émergents en Europe, en Allemagne et aux Pays-Bas notamment. Premier enseignement majeur rapidement identifié : la nécessité de se doter d’une filière hydrogène complète. Pas question d’être dépendant de « l’extérieur » pour l’approvisionnement en carburant. C’était du simple bon sens environnemental ! On savait que ce serait plus coûteux mais l’innovation mérite ce type d’investissement. Autre évidence, le choix de la Bulle 6 en raison de son périmètre d’action qui nécessite un seul plein par jour avec des bus de 12 mètres. C’est le rôle d’une collectivité publique que de faire des choix et de s’y tenir. Aujourd’hui, nous sommes en avance sur tout le monde, ce n’est pas un hasard, simplement le fruit d’un long cheminement.

    28 juin 2019 – Crédit : Syndicat mixte des transports Artois-Gohelle